28 aprile 2021
© Marina Denisova
Quelles ont été vos sources d’inspiration pour le fauteuil Kata?
Quand nous avons commencé à travailler sur cette collection, nos préoccupations étaient à la fois visuelles et techniques.
D’un côté, en étudiant les produits existants dans le catalogue Arper, nous avons souhaité introduire une plus grande diversité de matériaux. Nous avons cherché à intégrer en particulier des matériaux aux connotations naturelles voire même artisanales telles que les fibres de bois et les fibres organiques. Nous avons aussi ressenti que c’était le bon moment pour proposer une approche plus légère du fauteuil lounge.
D’un autre côté, au sein de notre propre studio, nous sommes particulièrement sensibles aux questions de développement durable et aux nouvelles interprétations proposées par les technologies soft. Nous avons donc considéré opportun de revisiter cette approche des technologies de tissage en 3D habituellement réservées aux chaises de bureau ou aux chaussures de sport, en repensant totalement son angle esthétique : réinterpréter cette technologie à travers un usage non pas traditionnel de technologie de pointe, synthétique et sportif, mais d’une manière qui associe des matériaux high-tech à une perception artisanale.
Comment avez-vous fait évoluer cette technologie de tissage 3D et dans quelle mesure est-elle importante pour cette collection ?
Nous avons développé deux motifs différents de tissages en 3D. Le premier, expressif, est composé d’une texture qui réinterprète graphiquement le tissage traditionnel des chaises en paille que l’on trouve un peu partout en Méditerranée ou en Scandinavie. C’est tissé de façon à ce que cela donne l’impression d’un remplissage matelassé qui est en réalité composé de ce-même matériel fabriqué par le processus 3D. Cette texture est disponible dans une palette de trois tons.
En parallèle et afin de permettre de maintenir le traditionnel jeu des couleurs si cher à Arper, nous avons également développé une autre texture qui fonctionne comme option plus neutre et plus fine s’harmonisant facilement avec les coussins disponibles dans les tissus habituels de la collection de Arper.
© Marina Denisova
Comment cette technologie de tissage en 3D a-t-elle été développée ?
Le développement est un processus assez long et complexe dans le sens où il demande d’expérimenter de nombreuses variations de textures, fils et couleurs. Pour rehausser l’esthétique naturelle du tissage, nous avons intégré deux couleurs aux fils afin d’obtenir un rendu le plus naturel et irrégulier possible. Ce mélange a créé des changements et variations très subtils qui ont été très importants pour le design du produit et que nous avons dû accompagner de très près. L’entreprise qui développe le tissage en 3D étant installée dans un pays, Arper dans un autre et nous-mêmes en Espagne, vous pouvez donc imaginer combien cela a été complexe en temps de COVID de parvenir à faire ces tests et échantillonnages pour parvenir à développer ce textile unique.
© Courtesy of Altherr Désile Park
Comment avez-vous sélectionné les couleurs ?
Nous avons développé deux motifs différents de tissages en 3D, disponibles dans différents coloris. Pour le premier motif, nous avons voulu créer une sensation d’assise plus pleine grâce à un rendu de texture dense qui rappelle les tissages traditionnels des chaises en paille que l’on trouve un peu partout autour du Monde, de l’Espagne jusqu’à La Suède. Ce motif est disponible en couleurs essentielles : lin, blé et charbon. Ces tons nous ont paru totalement alignés avec l’histoire originelle du design du fauteuil Kata.
Le deuxième motif est plus discret, plus subtil, tissé plus finement aussi permettant d’être facilement associé comme base neutre à des coussins de la collection customisables dans les tissus habituels de la gamme Arper. Ce deuxième motif est disponible en trois couleurs : eau, blé et charbon – et c’est un tissage qui fonctionne aussi bien en intérieur qu’en extérieur.
© Marina Denisova
Existe-t-il des éléments de développement durable dans le design de cette collection?
Absolument. En réalité, le principe de l’économie circulaire a été le moteur de la collection dès son origine et nous avons choisi la technologie de tissage en 3D pour ses valeurs liées au développement durable visibles à plusieurs niveaux.
Tout d’abord, en ce qui concerne la fabrication, la technologie de tissage en 3D permet de produire l’exacte quantité de matériau nécessaire à chaque fauteuil – à l’inverse des tissus en rouleaux traditionnels dans lesquels on doit venir découper chacun des morceaux nécessaires au montage du fauteuil. Cela veut donc dire qu’il n’y a pas de fabrication en excès ni de gaspillage. La maille en 3D permet aussi de produire une sensation de coussin en mousse matelassé, réduisant ainsi la quantité de matériaux utilisés sans sacrifier le confort. De plus, comme le tissu et le remplissage du fauteuil sont fabriqués avec le même matériau, cela garantit un recyclage du fauteuil dans sa globalité.
© Courtesy of Altherr Désile Park
Ensuite, en ce qui concerne le type de matériau utilisé, nous avons également trouvé des solutions de développement durable. Les fibres qui sont utilisées par le tissage en 3D proviennent de plastiques recyclés de post-consommation qui sont transformés en polyester – pour vous donner une idée, il faut environ quarante petite bouteilles en plastique PET pour produire un kilo de fil de tissage. Cela veut donc dire qu’au final, moins de matières plastiques atterrissent dans les décharges mais aussi que le processus de fabrication utilise beaucoup d’énergie en moins que celui nécessaire à la production des polyesters vierges - ce qui vient renforcer le propre système global de recyclage en fournissant un débouché supplémentaire pour les produits recyclés. En dehors de ces aspects importants de développement durable, nous avons également découvert que la qualité de ce polyester recyclé était très bonne – car en réalité, le processus de recyclage reconstitue la fibre à un niveau moléculaire, ne faisant donc aucune différence entre le polyester recyclé et le polyester vierge. Ainsi, les mêmes bénéfices d’utilisation du polyester s’appliquent au matériau recyclé : il ressemble et réagit comme la laine le ferait avec en plus une excellence souplesse et une résistance parfaite à l’eau, aux tâches, aux UV et aux intempéries.
© Marina Denisova
Enfin, notre choix d’une structure en bois pour le châssis est également important. Même si le bois est en soi plus écologique que des matériaux tels que l’aluminium ou l’acier, il a cependant besoin d’être bien appréhendé. Le bois utilisé pour le fauteuil Kata est durable car il a été pensé pour être durable et pérenne grâce à des producteurs certifiés FSC garants d’un bois solide qui a pris le temps de bien grandir. Nous nous sommes donc également efforcés à trouver une alternative responsable à l’utilisation des bois tropicaux pour des utilisations en extérieur : le bois que nous avons sélectionné - le Robinier - possède une excellente résistance aux intempéries et il est sourcé localement en Europe. Le secteur sylvicole exige des investissements à long terme qui ne sont pas compatibles avec des productions rapides basées sur des profits rapides. Dans notre cas, le choix du bois est donc un véritable choix de développement durable.
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