Onemm propose une nouvelle interprétation de la table. De quelle manière ?
La plupart des tables sont constituées d'une structure sur laquelle repose un plateau lourd. En revanche, Onemm joue avec l'idée de légèreté : elle se compose d'une feuille de tôle d'acier pliée qui forme le haut et le bas du plateau, et de quatre pieds à la fois très légers et élégants. Cinq éléments, simplement vissés ensemble. Le plateau en tôle pliée apparaît comme une ligne effilée, telle un trait de crayon, net et très fin : la totalité du plateau ne fait que 4 millimètres d'épaisseur. Ce profil minimaliste est très différent de l'archétype de la table traditionnelle solide et lourde, ce qui la rend inattendue. Onemm est également absolument stable, malgré ses grandes dimensions. Grâce à sa légèreté, elle peut être facilement déplacée dans la même pièce ou dans une autre, et assemblée en quelques minutes sans outils.
Quelle est la source d'inspiration qui se cache derrière la forme minimaliste d'Onemm ?
Je suis architecte et en même temps puriste. J'aime que tout soit minimal. J'ai toujours été attiré par les constructions monocoques (c'est-à-dire à une seule coque) utilisées pour créer les voitures et les avions, qui sont extrêmement solides mais aussi très légers. Pensez à un avion en papier plié ou à un origami. Ce sont des objets mystérieux et incroyables, car leur forme est minimaliste, mais aussi extrêmement fonctionnelle. L'idée d'Onemm découle précisément de ma fascination pour ce type de dématérialisation structurelle. L'essentialisme est une référence très importante pour moi dans le domaine de l'architecture. Je pense, par exemple, à la légèreté et à la luminosité de nombreux bâtiments japonais modernes. J'admire Jean Prouvé, architecte et designer français du XXe siècle, qui a misé sur une esthétique très simple et des matériaux non traditionnels, tels que le métal, pour l'ameublement. De même, j'aime le travail d'artistes minimalistes tels que Donald Judd ou James Turrell et, à sa manière, ma table est aussi un objet minimaliste.
Comment s'est déroulé le processus de développement de la forme ultra-fine d'Onemm ?
Une fois que j'ai eu l'idée de la tôle pliée que l'origami m'a inspiré, j'ai dû perfectionner la technique de la monocoque. J'ai créé plusieurs prototypes et, au début, la stabilité de la table et l'identification des points critiques de la structure ont constitué un défi. J'ai travaillé avec un forgeron et un ingénieur sur les détails à affiner avec plus de précision. Une fois la stabilité structurelle trouvée, il s'agissait de réduire la forme autant que possible. Ce qui rend le design de cette table unique, c'est qu'elle utilise la quantité minimum de métal nécessaire pour la rendre stable, tout en conservant une ligne claire et nette.
Comment la collection s'harmonise-t-elle avec les différents environnements ?
Onemm peut être utilisée comme table de bureau dans des espaces créatifs tels que des studios d'architecture et de design ou dans un restaurant d'entreprise, mais elle peut également être utilisée dans une maison comme table de salle à manger ou bureau à domicile. Avec la pandémie, nous avons été nombreux à chercher une table légère pour créer un espace de travail à domicile. La combinaison du plateau peint en blanc et des pieds en bois évoque un modèle très léger, nordique ou japonais. La version noir sur noir plaira aux architectes, aux designers et aux plus créatifs, je l'imagine surtout dans des espaces très lumineux. La finition rouge, plus colorée, interprète les dernières tendances en matière de décoration intérieure. Il est parfois difficile d'assortir une table en bois à un sol en bois. Les finitions métalliques de la table Onemm permettent des combinaisons de matériaux plus élégantes et plus expressives dans les espaces. Le métal n'est pas un matériau traditionnellement utilisé pour les tables à manger, mais les propriétés de construction d'Onemm en font un matériau idéal pour ce type d'environnement domestique. Grâce à sa finesse, elle peut s'adapter pour trouver sa stabilité même sur des sols irréguliers. Grâce à sa structure monocoque, elle absorbe également les bruits, ce qui permet de poser un verre ou une assiette sans bruit sur sa surface.
Quel rôle la durabilité a-t-elle joué dans la conception ?
L'optimisation des matériaux et leur caractère recyclable ont véritablement façonné notre réflexion. La construction monocoque nous a permis de créer une forme stable et de réduire la quantité de matières premières nécessaire. Onemm est également disponible avec des pieds en bois de chêne européen – provenant de cultures éco-responsables – qui peuvent être séparés de l'acier, ce qui facilite le recyclage des différents matériaux. La table est conçue pour être expédiée démontée et prête à être assemblée, ce qui réduit l'impact environnemental du transport. Grâce à sa légèreté, elle a une faible empreinte logistique et limite la consommation de ressources.
Comment Onemm s'intègre-t-elle dans le langage de design d'Arper ?
Je suis architecte et je vis en Suisse. Ici, Arper est bien connue pour l’assise Catifa, une collection au design très simple mais tout à fait unique. C'est l'objectif que je me suis fixé pour ma table : atteindre la même simplicité et la même légèreté. Toutes les assises Arper s'accordent parfaitement avec Onemm, car il s'agit d'une table discrète à la forme intemporelle. Avec Arper, nous partageons une vision du design où les meubles sont équilibrés, intemporels, légers et utilisent un minimum de matériaux.
Peter Kunz travaille en Suisse comme architecte depuis plus de 30 ans. Son travail se focalise à la fois sur le secteur résidentiel et sur celui du contract. Peter a fondé son étude d’architecte en 1991. La décision de travailler sur des projets d’architecture avec une petite équipe de 8 architectes est devenue partie intégrante de la philosophie de l'étude et a caractérisé sa structure dès le départ. Cette approche a également marqué toutes les initiatives successives de Peter. En 2014, il a cofondé Strut Architekten AG avec deux autres partenaires.